En dehors de la faune indigène (originaire de l’île), nous trouvons également à Saint-Barthélemy des espèces exotiques envahissantes (EEE). Ce sont des espèces introduites par l’homme, volontairement ou non, dans un environnement où elles ne vivent pas naturellement. Leur présence peut perturber les écosystèmes, menacer la biodiversité locale et causer des dégâts écologiques et économiques. C’est pourquoi leur gestion est essentielle et vous pouvez y participer !
Cet iguane, originaire de l’Amérique du Sud, a été importé sur l’île depuis 1960 par l’homme. Considérés comme des animaux de compagnie puis relâchés dans la nature ou importés par les conteneurs de végétaux en provenance de Floride, ils sont désormais bien présents sur Saint-Barthélemy. Cette espèce menace notre espèce locale : l’iguane des Petites Antilles (Iguana delicatissima), une espèce endémique, qu’on trouve uniquement dans les Petites Antilles. L’iguane rayé, plus grand et plus fort que l’iguane local entre en compétition avec lui concernant le territoire et les ressources alimentaires. Il s’hybride également avec lui, menaçant ainsi d’extinction l’espèce locale car les juvéniles présentent les caractéristiques physiques qu’un iguane rayé.
Si nous observons encore des Iguanes des Petites Antilles sur l’île, rappelons que ceux-ci ont totalement disparu des îles de Saint Martin, Saint Kitts et Nevis, la Barbade, Marie-Galante, les Saintes. Ils ont également presque disparu des îles de la Guadeloupe et la Martinique.
On en observe encore à Saint Barthélemy, Petite-Terre, sur l’îlet Chancel et en Dominique.
Reconnaissable à sa queue rayée et son écaille subtympanique, si vous voyez un iguane rayé, appelez tout de suite l’ATE au +590 690 31 70 73.
Ce serpent, originaire d’Amérique du Nord, est arrivé sur l’île dans les conteneurs de plantes importés des États-Unis. S’il n’est pas venimeux et donc ne représente pas de danger pour l’homme, il est toutefois une menace pour nos reptiles indigènes (originaires de l’île). En ayant le même régime alimentaire que notre couleuvre du Banc d’Anguilla (Alsophis rijgersmaei), il entre en compétition avec l’espèce locale concernant la ressource alimentaire. Une partie de sa nourriture est composée de reptiles et d’oiseaux, il menace donc notre faune locale.
Reconnaissable par sa couleur ocre et ses tâches comme un motif léopard, si vous voyez un serpent des blés, appelez tout de suite l’ATE au +590 690 31 70 73
Cette chèvre a été importée sur l’île par les colons au 17eme siècle comme source d'alimentation aux habitants qui se sont implantés sur Saint Barthélemy. Son élevage a longtemps été la première source de viande de l’île. L’essor économique de Saint Barthélemy depuis la fin du siècle dernier a détourné les habitants de cette activité difficile et chronophage. Les chèvres sont alors relâchées dans la nature et différents cyclones (Luis, Irma) vont détruire les enclos restants.
Aujourd’hui, on estime à environ 2000 le nombre de chèvres en divagation sur l’île, un chiffre allant toujours croissant car une femelle peut avoir deux portées par an et jusqu’à 4 petits par portée. Pouvant manger jusqu'à 15kg de végétaux par jour, le cabri représente une véritable menace pour tous les écosystèmes de l’île, même marins !
En effet, les espèces locales terrestres (insectes, oiseaux, reptiles) sont grandement impactées par le manque d'habitat et de nourriture dû à la disparition de la végétation.
Sans végétation, l'érosion des sols s'amplifie à chaque épisode pluvieux. Le risque d'éboulement grandit d'une part et un rejet de vase important en mer a lieu à chaque pluie d'autre part recouvrant de sédiments les récifs coralliens et les herbiers marins. L'impact sur la faune et la flore marine est considérable.
La possession de cabris n'est pas interdite dès lors qu'ils sont parqués pour leur sécurité et limiter leur impact sur la biodiversité. Le nourrissage des cabris en liberté n’est pas autorisé.
Si vous avez des cabris en liberté dans votre jardin, vous pouvez contacter l'ATE au +590 590 27 88 18 ou par email : contact@agencedelenvironnement.fr
Une prise en charge administrative aura lieu avec l'ATE puis une mise en place de la capture dans le respect de l'animal se fera sur votre terrain.
A Saint-Barthélemy, avec l’urbanisation croissante et les changements de mode de vie, de nombreux chats ont été abandonnés ou relâchés dans la nature. Leur capacité à se reproduire rapidement ont favorisé une prolifération incontrôlée.
Aujourd’hui, on estime à plusieurs milliers le nombre de chats errants sur l’île. Ces félins, en chassant chaque jour pour répondre à leurs besoins représentent une menace majeure pour la faune indigène. Les oiseaux et les reptiles sont particulièrement touchés par cette prédation accrue. Certaines espèces, déjà fragilisées par la réduction de leur habitat en raison du contexte actuel de l’île, sont en danger critique.
De plus, la concentration importante de chats errants entraîne des problèmes sanitaires : maladies transmissibles, prolifération de parasites et conflits territoriaux.
Afin de limiter ces conséquences, la possession de chats nécessite une responsabilité accrue : la stérilisation et l’identification des animaux domestiques sont encouragées pour limiter la prolifération et réduire leur impact sur la biodiversité insulaire.
Si vous observez des chats errants à votre domicile (sans oreille coupée), l’ATE fournit des cages à chats pour les attraper et les différents vétérinaires de l’île les stérilisent sans aucun coût, le tout étant intégralement pris en charge par la Collectivité. En 2024, plus de 1700 chats ont été stérilisés sur l’île.
La poule domestique a été introduite sur l’île par les colons dès le 17ᵉ siècle pour fournir une source régulière de viande et d’œufs aux habitants. Pendant des siècles, son élevage a constitué une ressource essentielle pour les familles vivant sur Saint-Barthélemy. Cependant, avec le développement économique et l’essor du tourisme, cette pratique a progressivement été abandonnée. Les cyclones successifs (Luis, Irma) ont détruit de nombreux poulaillers, laissant les poules en liberté et favorisant leur prolifération incontrôlée.
Aujourd’hui, nous pouvons en observer partout sur l’île dans tous les milieux. En quête de nourriture, elles perturbent les écosystèmes en grattant le sol, accélérant l’érosion et impactant la régénération naturelle de la végétation. Leur présence modifie également l’équilibre écologique en entrant en compétition avec certaines espèces indigènes pour la ressource alimentaire.
Par ailleurs, les poules errantes attirent des prédateurs comme les rats et les chats, ce qui accentue la pression sur la faune indigène, notamment les oiseaux et les reptiles. Elles peuvent aussi véhiculer des maladies qui affectent aussi bien les autres animaux que l’homme.
La possession de poules n’est autorisée que si celles-ci sont dans un enclos sécurisé pour empêcher leur divagation. Le nourrissage des poules en liberté n’est pas autorisé.
Les souris, surmulots et les rats ont été introduits sur l’île dès l’arrivée des colons au 17ᵉ siècle, transportés involontairement sur les bateaux de commerce. Trouvant sur place une abondance de nourriture et l’absence de prédateurs naturels, ces rongeurs se sont rapidement multipliés. Pendant longtemps, leur présence était tolérée, notamment parce qu’ils étaient en partie régulés par les chats domestiques et la présence humaine. Cependant, avec les changements environnementaux et l’urbanisation, leur population a explosé.
Aujourd’hui, on estime que les rats et souris ont colonisé tout le territoire et toutes les strates de l’environnement, posant un problème majeur pour la biodiversité locale. Opportunistes et omnivores, ils s’attaquent aux œufs d’oiseaux, menacent les populations de reptiles et consomment une grande variété de graines et de plantes, impactant directement la régénération de la végétation. Leur prolifération déséquilibre l’écosystème en augmentant la compétition pour la nourriture et en favorisant la présence de prédateurs tels que les chats.
En plus de leur impact écologique, ces rongeurs posent un risque sanitaire important pour les habitants, pouvant être porteurs de maladies transmissibles à l’homme et aux animaux domestiques.
Limiter leur prolifération passe par une gestion responsable des déchets et des ressources alimentaires, ainsi que par des actions de contrôle ciblées pour préserver l’équilibre fragile des écosystèmes de l’île.
Déposez vos ordures dans des bacs mis à disposition ou aux horaires indiqués par PAPREC. Ne jetez pas vos restes de nourriture dans la nature, laissez les gamelles de vos chiens et chats à l’intérieur et ne nourrissez pas d’espèces invasives (chats divagants, poules, cabris, tortues…) pour limiter l’attraction et la prolifération des rongeurs.
La tortue charbonnière a été introduite sur l’île par l’homme, surtout pour des raisons alimentaires. Originaire d’Amérique du Sud, cette tortue terrestre s’est peu à peu retrouvée en liberté, volontairement relâchée ou échappée. En l’absence de prédateurs naturels et grâce aux conditions climatiques favorables, elle s’est installée durablement sur l’île et s’est multipliée.
Aujourd’hui, la présence de cette espèce invasive représente un danger pour l’équilibre écologique de Saint-Barthélemy. Opportuniste et omnivore, la tortue charbonnière consomme une grande variété de végétaux, de fruits et même de petits invertébrés.
Sa présence peut favoriser la dispersion de graines d’espèces végétales exotiques, facilitant l’expansion d’autres espèces envahissantes et accentuant la transformation des habitats naturels. Son espérance de vie élevée et son adaptation aux milieux anthropisés rendent son contrôle complexe.
On estime aujourd’hui qu’il y a 4 tortues charbonnières pour un habitant à Saint-Barthélemy (qui compte 12000 habitants). Pour limiter son impact, il est essentiel de sensibiliser à la préservation des écosystèmes locaux face aux espèces exotiques envahissantes.
Ne nourrissez pas les tortues charbonnières pour ne pas participer à leur prolifération. Sauvages, les tortues charbonnières ne sont pas des animaux dits “domestiques” (contrairement aux cabris ou aux poules), par conséquent, elles ne doivent pas être enfermées dans des enclos.
Les anolis exotiques envahissants ont été introduits - et continuent de l’être aujourd’hui- via le commerce maritime (notamment les conteneurs de plantes exotiques). Originaires respectivement de Cuba et du sud des États-Unis, ces lézards ont rapidement colonisé Saint-Barthélemy grâce à leur forte capacité d’adaptation et à l’absence de prédateurs naturels. Aujourd’hui, leur présence représente une menace importante pour les espèces locales. En occupant des niches écologiques similaires, ces anolis entrent en compétition avec les espèces endémiques, notamment l’Anoli du banc d’anguilla (Anolis gingivinus), pour la nourriture (insectes et autres petits invertébrés) et les sites de reproduction. Plus opportunistes, l’Anoli brun de Cuba (Anolis sagrei) et l’Anoli de Caroline (Anolis carolinensis) prennent souvent le dessus sur les espèces locales, réduisant drastiquement leurs populations.
De plus, leur forte capacité de reproduction accélère leur expansion, rendant leur contrôle particulièrement difficile.
Bien que leur présence soit aujourd’hui difficile à éradiquer car ils sont très discrets, limiter leur propagation est crucial pour préserver la biodiversité de l’île. Cela passe par une surveillance accrue à laquelle chacun peut participer, l’éducation sur les dangers des introductions d’espèces exotiques et des efforts pour protéger les espèces locales.
Soyez attentifs au quotidien et signalez-nous leur présence en appelant le +590 690 31 70 73.
Le poisson-lion, originaire de l’Indo-Pacifique, a été observé pour la première fois à Saint-Barthélemy en 2010. Sans prédateurs naturels dans cette région et doté d’une capacité d’adaptation remarquable, il s’est rapidement répandu, devenant l’un des envahisseurs marins les plus destructeurs des récifs coralliens.
Aujourd’hui, Pterois volitans représente une menace considérable pour la biodiversité marine. Prédateur insatiable, il se nourrit de nombreuses espèces de poissons juvéniles et de crustacés, réduisant drastiquement leurs populations et déséquilibrant les écosystèmes récifaux. Cette prédation excessive empêche le renouvellement des populations de poissons locaux et fragilise les récifs coralliens, qui dépendent de certaines espèces herbivores pour contrôler la prolifération des algues.
Sa prolifération est d’autant plus problématique que Pterois volitans se reproduit extrêmement rapidement : une seule femelle peut pondre jusqu’à 2 millions d’œufs par an, assurant ainsi une expansion continue de l’espèce. Son venin puissant, contenu dans ses épines dorsales, lui offre une protection contre les rares prédateurs potentiels et constitue un danger pour les plongeurs et les pêcheurs.
Face à cette menace, des campagnes de régulation ont été mises en place, incitant à la pêche et à la consommation de cette espèce. Sensibiliser les plongeurs et les pêcheurs à la capture du poisson-lion rouge est essentiel pour limiter son impact et préserver l’équilibre fragile des récifs coralliens.
Avis aux pêcheurs : lors de votre session pêche, en cas de capture du poisson-lion, ne relâchez pas l’animal vivant dans l’eau. Une autorisation est délivrée par l’ATE pour chasser les poissons-lions en zone de réserve naturelle, pour cela, il faut être muni d’une foëne et d’un tube adéquat.